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GOUACHE

 

Lors d’une récente visite d’atelier, l’artiste me précise : « Pour moi, comme dans l’art de Chu Ta le dépouillement et la simplicité ne sont pas dépourvus de subjectivité. Au contraire ! Chez lui, que ce soient un rocher ou des oiseaux qui se posent, tout est affect : joie, tristesse, vie, mort… Une simple fleur suggère des pensées philosophiques ou métaphysiques… C’est comme la Montagne Sainte Victoire de Cézanne ou dans ses aquarelles les plus épurées : chaque touche est essentielle – nécessaire – le paysage nous regarde, la montagne est vivante tel un autoportrait du peintre... C’est une manière métaphorique de capter - sans grandiloquence - ce qui est plus intense et plus durable que n’importe quelle vie individuelle. Comment peindre le vent dans les branches ? La beauté éphémère ? C’est tout l’enjeu de l’art zen qui, dans la dynamique vécue d’un trait d’encre ou d’un lavis, parvient à restituer la sensation du vent et faire advenir un temps hors du temps. Comment peindre l’état d’esprit du moine qui se promène dans un paysage ou qui le contemple ? Par la composition du vide et du plein, des tracés et des touches subjectives du pinceau qui, à travers la représentation des arbres ou des plis du vêtement du moine, parvient à créer une métaphore de l’euphorie ou de la nostalgie, de la plénitude ou de la vacuité que ce dernier ressent. ».

 

Extrait du texte de Pascal Amel publié dans la monographie de Najia Mehadji, Editions Art Point, novembre 2012  

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